• ▽ 
  • 1000°C
    Deyrolle - 1er février 2008
    Présentation / Exposition Deyrolle (2009) | Animaux | Natures Mortes | Portraits | Le Livre

    Le 1er février 2008, Deyrolle, cabinet de curiosité fondé en 1831 à Paris, est ravagé par un incendie. La température du brasier en son cœur atteint alors 1000°C. Présent dans les jours qui ont suivi, j’ai pu accomplir sur place un travail photographique sur les conséquences étonnantes de cet événement. Avec le soutien du propriétaire des lieux, Louis Albert de Broglie, j’ai pu mener à bien cette entreprise six mois durant, au milieu des travaux de reconstruction.

    Le feu n’avait pas détruit Deyrolle. Il l’avait transfiguré. Et la métamorphose était radicale. Dans un mélange de noirceur extrême et de beauté étrange, chaque chose revêtait un sens nouveau. Les animaux carbonisés et paisibles étaient devenus les vestiges inestimables d’une civilisation disparue qui nous seraient parvenus miraculeusement. Les objets les plus simples avaient pris une valeur singulière et méritaient toute mon attention. Il n’était pas question de laisser disparaître une telle vision. L’urgence était de conserver au mieux ce bestiaire fragile grâce à la photographie et rendre ainsi un dernier hommage à ces créatures d’os, de fer et de paille, morts une deuxième fois.

    Le projet « 1000°C » se décompose en séries, comme un inventaire rigoureux et poétique. Les insectes et les mammifères, les minéraux et les fossiles, ainsi que les objets usuels, sont autant de traces, de formes et d’indices méthodiquement répertoriés. Avec la galerie de portraits des témoins et acteurs du drame, l’ensemble fait le récit de l’épisode le plus tragique de la maison Deyrolle. Les 3 chapitres présentés ici sont une sélection de photographies et ils reprennent l'ordre du livre, "1000°C" aux éditions Assouline.

    Note: Les photos des animaux et des natures mortes sont datées du 1er février 2008. C’est le feu qui les a fixés dans cet état et c’est donc la date de l’incendie qui prime.
    «Ces animaux surpris dans leur sommeil n’ont jamais paru aussi vivants.»

    Pierre Assouline, préface à Deyrolle pour l’avenir, Gallimard, mai 2008